Je marche le long de l'eau alors que la marée a inversé sa course et descend, s'enroulant en elle-même, laissant sur la plage les traces silencieuses de son passage.
Les algues se languissent sur le sable, tentant de dissimuler au mieux les déchets des hommes, plastiques, filets et autres morceaux honteux d'une "civilisation" sans borne.
Peu à peu, le sable se révèle, enfin dégagé de toute trace humaine et l'estran se dévoile tel qu'il est depuis des millénaires. Les vagues y dessinent un langage mystérieux, fait de traits, de bosses, de lignes comme un langage d'amour codé destiné aux nuages. Sur l'estran, la mer rejoint le ciel et je suis la spectatrice éblouie de la connexion parfaite des éléments.
Je ne dis rien... Je regarde... et j'essaie de comprendre et d'imprégner chaque cellule de mon corps de la puissance de ce dialogue magique.
Et puis, parfois... j'ose... et je laisse aussi un peu de moi, un peu de la poésie qui m'habite...j'entre tout doucement, sur la pointe des pieds, dans la conversation du monde.
Quelques fleurs de papier de cette couleur qui n'est que si peu présente sur la plage (les algues rouges ne révélant leur vraie splendeur que dans l'eau)
J'ai offert des fleurs couleur de passion à la mer...
Et puis, dans ce nid d'algue posé à la lisière mouvante du monde, quelque chose a bougé...
Le petit peuple des algues pose un regard étonné sur cette drôle de planète...
Je les laisse...j'ai envie de dessiner des cercles de cailloux sur le sable, de me concentrer, de me recentrer...
Une petite pensée particulière maintenant pour Annie et Valentine...une jolie rencontre de ce dimanche, de celles qui me font penser que je suis juste à ma place.... Je pense à vous comme deux plumes portées par le vent au travers de ma vie...
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